Quand la nature s’éveille, le graphisme aussi. Le printemps au potager, c’est plus qu’un plaisir des sens : c’est une source d’inspiration brute, organique, instinctive. Observer les couleurs des légumes, la progression des feuillages, la fraîcheur des contrastes, c’est comme feuilleter un nuancier vivant. Et dans mon travail, cela résonne.
Rouges croquants et verts tendres
Les premières pousses de radis, leurs feuilles délicates, les rouges qui tirent parfois vers le fuchsia, contrastés par les jeunes salades vert anis. Cette alliance me parle : une couleur franche, assumée, contrebalancée par des tons doux. Je l’utilise souvent dans mes chartes graphiques : poser une base calme, puis insérer une touche inattendue, piquante, joyeuse.
Les tons de terre et de racine
Les carottes tirées encore pleines de terre, l’ocre humide, les marrons chauds, le beige des fanes séchées… Ce sont des tons « matière », qui inspirent la texture. En design, je les transcris par des effets de grain, des fonds non unis, des palettes désaturées qui laissent place à l’intuition et à l’émotion.
Les fleurs comestibles, comme des accents typographiques
Les capucines orange vif, les fleurs de bourrache bleu électrique ou les pensées violettes agissent comme des ponctuations dans le jardin. En graphisme, je vois ces couleurs comme des accents typographiques : un pictogramme bien placé, un bouton coloré dans une maquette web, ou une touche vive dans un logo très sobre.
La croissance comme rythme visuel
Le printemps n’est pas figé. Tout pousse, se tend, s’élève. J’aime retranscrire cette idée de croissance dans mes compositions : un élément qui guide l’œil vers le haut, une typographie qui s’étire ou un chemin visuel qui se développe comme une tige. Le rythme graphique vient souvent de là : de la nature.
Observer un potager, c’est comme lire une composition en mouvement. C’est un laboratoire de couleurs, de formes, de textures. C’est une école du regard lente et profonde, et elle irrigue mon travail de graphiste de façon naturelle. Chaque saison a ses nuances. Le printemps, lui, insuffle un souffle frais, organique, généreux.